Marie-Chantal Duguine nous donne les détails de la mission

Pays Basque Digital et l’action régionale pour la formation des salariés du numérique.

Depuis sa création, Pays Basque Digital est soucieux de valoriser l’excellence numérique du territoire en favorisant le développement de ses adhérents et en renforçant les relations inter-entreprises. C’est autour de 5 axes stratégiques que le cluster mène des actions concrètes tout au long de l’année :  accompagnement et aide aux entreprises dans le développement de leurs projets, communication sur le savoir-faire, soutien au recrutement, mutualisation des ressources et enfin développement de la formation. 

Pays Basque Digital a été missionné par l’Etat et la Région Nouvelle-Aquitaine afin de développer la formation auprès des membres du Fafiec. Dans ce contexte Marie Chantal Duguine, animatrice au sein du cluster, et Camille Seve, psychologue du travail, apportent leurs témoignages quant à la mise en place de ce dispositif.

 

1. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le dispositif d’action régionale pour la formation des salariés du numérique ? 

Marie Chantal Duguine : Le dispositif d’Action Régionale pour la Formation des Salariés du Numérique est une action qui est collective au niveau de la région Nouvelle Aquitaine, 5 Clusters en sont partie prenante :

  • SPN Poitou Charente
  • Aliptic Limousin 
  • Syrpin 
  • Digital Aquitaine qui est le cluster régional 
  • Pays basque digital 

C’est une commande que nous a fait l’état, par le biais de la Direccte, et la région Nouvelle Aquitaine. Ces deux acteurs financent les clusters pour le travail de recueil des besoins et d’organisation des formations qu’ils effectuent. Les entreprises jouissent alors de prestations personnalisées et gratuites pour leur gestion prévisionnelle des emplois.

 

2. Pourquoi l’avez-vous mis en place ?

Marie Chantal Duguine : Le Cluster Pays Basque Digital est porté par une valeur forte qui est le collectif. Au dernier conseil d’administration de France IT (le réseau des clusters numérique de France) qui regroupait l’ensemble des clusters cités précédemment, nous avons pensé mutualiser et proposer les mêmes actions sur les différents territoires. Cette démarche a été faite dans le but d’avoir plus de poids au niveau des institutionnels.  

Selon moi, la formation est primordiale, et elle l’est d’autant plus avec la transformation numérique et son impact sur l’organisation des entreprises. 

Je viens de la production. Avant, lorsque nous vendions une machine, nous la vendions systématiquement avec de la maintenance. Aujourd’hui, j’ai changé de domaine d’activité. A l’ère du numérique, ce ne sont plus des machines qu’il faut maintenir mais des Hommes. Cette maintenance c’est la formation ! 

Il est important de faire comprendre cela aux dirigeants d’entreprises : investir sur les ressources humaines et mettre un budget sur leurs formations participera au bon fonctionnement de leurs entreprises. 

La formation va permettre de confronter les idées, de rencontrer de nouvelles personnes mais également de sécuriser son parcours professionnel. 

 

3. De votre point de vue, en quoi former les salariés d’une entreprise est-il important ? 

Camille Seve : Je pense que la formation est importante car les entreprises se doivent d’avoir les compétences les plus justes par rapport aux besoins du marché. 

Du côté des salariés, la formation est un outil de reconnaissance et de motivation. De plus, par rapport à la dimension du numérique cela me paraît évident : le besoin est tellement mouvant que la formation est permanente. 

Si je devais résumer, la formation est un outil d’adéquation des compétences pour les salariés, de reconnaissance et de motivation. Mais au-delà de ça c’est également un outil stratégique pour les entreprises. 

 

4. Quels sont les étapes à suivre pour pouvoir bénéficier de ces formations ? 

Marie Chantal Duguine: Dans un premier temps les entreprises intéressées par le dispositif prennent contact avec Pays Basque Digital. Camille visite ensuite les entreprises et procède au recueil des besoins en formation. A la suite de ce recueil nous invitons les entreprises à se rendre sur notre plateforme de formation qui se trouve sur le site internet du cluster. Ainsi elles y inscrivent leurs besoins en formation. Cette étape nous permet de pouvoir organiser des formations inter-entreprises, toujours dans un souci de mutualisation des compétences. La dernière étape consiste à remplir un dossier que nous transmettront aux partenaires de formation qui le valideront ou non. 

 

5. Pouvez-vous nous expliquer votre démarche lors du recueil des besoins en formation ? 

Camille Seve : Mon rôle consiste à intervenir dans l’étape du recueil des besoins au vu de mes compétences en tant que psychologue du travail et grâce au volet Ressources Humaines que je peux apporter de par mes précédentes expériences. Je suis là afin d’expliquer aux entreprises le dispositif que nous avons mis en place. Je profite de ces entretiens pour leur parler des obligations légales en termes de formations et de la mise en place des entretiens professionnels. Je prends également le temps, avec eux, de les conseiller sur les différents outils qu’ils utilisent dans leur stratégie de formation afin de maximiser la valeur ajoutée que cela peut leur apporter.

J’analyse dans un second temps, avec les entreprises, les besoins en formation en fonction de l’orientation stratégique de la structure.

Il arrive qu’une réflexion soit d’ores et déjà engagée. Dans ce cas, j’accompagne les structures à identifier leurs besoins ainsi que les organismes qui pourraient y répondre. D’autres sont déjà très engagés dans la réflexion. Le challenge est donc de solliciter les équipes et de les engager afin qu’elles s’impliquent et fassent remonter leurs besoins. 

 

6. Quels sont vos partenaires qui assurent les formations ?

Chantal Duguine : Nous avons trois principaux partenaires qui assurent les formations : Iform, Vertego et Alice Barralon

Iform est l’organisme spécialisé dans les formations Microsoft, il assure les formations Oracle, Big Data, Azure et bien d’autres. Vertego quant à lui, anime les formations de langage tels que Python et Java. 

Enfin Alice Barralon de l’organisme Oriions, est spécialisée dans les méthodes AGILES, des formations qui rencontrent un très franc succès. 

 

7. Combien d’entreprises ont d’ores et déjà déposé un dossier ?

Marie Chantal Duguine : Parmi les 24 entreprises visitées par Camille, 13 m’ont envoyé un dossier. Ceci représente un total de 13 besoins en formation recueillis et un potentiel de 377 stagiaires (dans le langage de la formation un salarié est considéré comme un stagiaire) à former. 

L’enjeu est de faire prendre conscience aux dirigeants qu’une stratégie de formation doit s’inscrire avec la stratégie de l’entreprise si elle veut être cohérente. C’est tout un travail d’accompagnement que réalise Camille et les entreprises sont ravies, certaines ont touché du doigt des choses dont elles n’avaient même pas conscience. 

 

8. Pourquoi souhaiteriez-vous renouveler ce partenariat pour 2019 ? 

Marie Chantal Duguine : Le temps qui nous était imparti a été court ce qui ne va pas nous permettre d’aller au bout du recueil des besoins. Avec une année supplémentaire, nous aurons l’opportunité de mener à terme le processus et ainsi que ce recueil de besoins en formation puisse trouver réalisation dans le second semestre de l’année suivante. Nous espérons également pouvoir mettre davantage en avant une de nos valeurs qui est le collectif en organisant plus de formations inter-entreprises.